Periyar E. V. Ramasamy

Periyar E. V. Ramasamy
Periyar E. V. Ramasamy
Biographie
Naissance
Décès
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VelloreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ಈರೋಡು ವೆಂಕಟ ರಾಮಸ್ವಾಮಿ (kn)
Nationalité
Activité
Conjoints
Maniammai (en) (à partir de )
Nagammai (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Mouvement
Prononciation

Erode Venkata Ramasamy[1] (en tamoul : ஈரோடு வெங்கடப்பா இராமசாமி; en canarais : ಈರೋಡು ವೆಂಕಟ ರಾಮಸ್ವಾಮಿ; en télougou : ఈరోడ్ వేంకట రామస్వామి) (-), connu également sous les noms de Ramasamy Naicker, d'EVR, de Thanthai Periyar (« Père Periyar »), ou simplement de Periyar, est un homme politique indien - dravidien - militant athée et fondateur du Mouvement du Respect de Soi (Self-Respect Movement) ainsi que du Dravidar Kazhagam[2],[3],[4].

E. V. Ramasamy est né dans la ville de Erode, au Tamil Nadu, en Inde, dans une riche famille Nayakar[5] de langue canaraise, mais d'origine télougoue. Encore tout jeune, il est témoin de nombreux incidents de discriminations fondées sur la race, la caste, ou le sexe[5]. Periyar se marie à l'âge de 19 ans, et devient père d'une fillette qui meurt à l'âge de 5 mois. Sa première femme, Nagammai, meurt en 1933[6]. Ramasamy se marie une seconde fois en [7]. Sa seconde épouse, Maniammai (appelée également Maniammai Ammaiyar), continue le travail social de Ramasamy après sa mort en 1973, mais ses idées et sa pensée sont diffusées par le Dravidar Kazhagam[8].

Ramasamy rejoint le Parti du Congrès, l'Indian National Congress, en 1919, mais démissionne en 1925 quand il sent que le parti ne sert que les intérêts des seuls Brahmanes[9],[10].

En 1924, Ramasamy participe à une agitation non-violente (satyagraha) à Vaikom, au Kerala. De 1929 à 1932, il visite la Malaisie, l'Europe et la Russie, qui a sur lui une certaine influence[11]. En 1939, il prend la tête du « Parti de la Justice » (Justice Party)[12], et, en 1944, il en change le nom pour celui de Dravidar Kazhagam[13]. Le parti éclata ensuite, et l'un des groupes conduit par C. N. Annadurai forme le Dravida Munnetra Kazhagam (DMK) en 1949[13]. Tout en poursuivant le Mouvement du Respect de Soi, il milite en faveur d'un Dravida Nadu indépendant (le Dravisdistan)[14].

Ramasamy propage les principes du rationalisme, du self respect, des droits de la femme, et de l'éradication du système de castes. Fortement influencé par la littérature scientifique racialiste européenne des XIXe et XXe siècles, il comprend, théorise et politise le système des castes comme un système d'exploitation et de marginalisation de populations dites « dravidiennes », locutrices de langues de la famille du même nom (langues dravidiennes, dont le tamoul) et indigènes à l'Inde[15]. Par une population envahisseuse dite « aryenne », locutrice de langues de la sous-famille du même nom (langues indo-aryennes, dont le sanskrit et l'hindi), installée dans le nord de l'Inde, à laquelle il adjoint les brahmes sud-indiens[15]. Son œuvre a grandement révolutionné la société tamoule et a extirpé de façon significative les discriminations fondées sur les castes. C'est lui également qui est à l'origine de nouveaux changements apportés à l'alphabet tamoul[réf. nécessaire]. Cependant, dans le même temps, la responsabilité de E. V. Ramasamy est mise en cause pour les propos controversés qu'il tient sur la langue tamoule, les Dalits et les Brahmanes, ainsi que pour son acquiescement à la violence contre les Brahmanes et les Dalits. Le mouvement dravidien qu'il initie, donne lieu à l'institutionnalisation d'un culte de la personnalité à son égard et à ses successeurs politiques ou idéologiques, et présente une tendance à l'ethnocentriste, au racialisme, ainsi qu'au complotisme et aux théories pseudo-scientifiques[16],[17]. Ceci s'est notamment manifesté par un scandale autour d'une fausse information de propagande à propos de Periyar, employant le nom de l'UNESCO. En effet, des personnalités intellectuelles dravidianistes ainsi que le parti politique du Dravida Munnetra Kazhagam (DMK), affirment que l'UNESCO a attribué à E.V. Ramasamy le , le titre honorifique de « Socrate de l’Asie du Sud-est » (du titre complet « Le Prophète du nouvel âge, le Socrate de l’Asie du Sud-est, père du mouvement social et ennemi acharné de l’ignorance, des superstitions, des coutumes vides de sens et des habitudes inutiles »)[18]. Un fait démenti et non-avéré qui a été toutefois enseigné dans les programmes scolaires des écoles publiques (et de certains établissements d'enseignement supérieur) du Tamil Nadu durant une quarantaine d'années[18].

  1. « About Periyar: A Biographical Sketch from From 1879 to 1909 », Dravidar Kazhagam (consulté le )
  2. Mehta et Pantham 2006, p. 48, aperçu sur Google Livres.
  3. Arora et Awasthy 2007, p. 425, aperçu sur Google Livres.
  4. Thakurta et Raghuraman 2004, p. 230.
  5. a et b Anita Diehl, E.V. Ramasamy Naiker-Periyar, Suède, Scandinavian University Books, , 19 p.
  6. Gopalakrishnan 1991, p. 3.
  7. « One Hundred Tamils of the 20th Century - Periyar E. V. Ramaswamy », sur TamilNation.org (consulté le )
  8. Gopalakrishnan 1991, p. 50 & 52.
  9. « Biography of Periyar E.V. Ramasami (1879-1973) », Barathidasan University (consulté le )
  10. Kandasamy, Smarandache et Kandasamy 2005, p. 106, aperçu sur Google Livres.
  11. Saraswathi 2004, p. 54.
  12. Kandasamy, Smarandache et Kandasamy 2005, p. 109.
  13. a et b J. Pandian, Caste, Nationalism, and Ethnicity, Bombay, Popular Prakashan Private Ltd., 1987, p. 64.
  14. Debi Chatterjee, Up Against Caste: Comparative study of Ambedkar and Periyar, Chennai, Rawat Publications, [janvier 1981] (2004), p. 42.
  15. a et b (en) Aditya Nigam et Vishwas Satgar (dir.), Racism After Apartheid : Challenges for Marxism and Anti-Racism, Johannesbourg, Wits University Press, (ISBN 978-1-776-14306-1, OCLC 1066085459), chap. 6 (« Hindutva, Caste and the ‘National Unconscious’ »), p. 118-119
  16. (en) Eva Wilden, Manuscript, print and memory : Relics of the Caṅkam in Tamilnadu, Berlin, De Gruyter, coll. « Studies in manuscript cultures », (ISBN 978-3-11-034089-1, OCLC 904949290), III (Transmissional History), chap. 4 (« The Caṅkam Legends »), p. 292-295
  17. (en) Sumathi Ramaswamy, The Lost Land of Lemuria : Fabulous Geographies, Catastrophic Histories, Berkeley, University of California Press, coll. « Philip E. Lilienthal Imprint in Asian Studies », (ISBN 978-0-520-24440-5 et 978-0-520-24032-2, OCLC 469767486)
  18. a et b (en) « Socrates title for Periyar in Class IX text book is false information, says petition in high court », The Times of India,‎ (ISSN 0971-8257, lire en ligne, consulté le )

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